mardi 15 août 2017

Au lac blanc, quand rien ne se passe comme prévu

Aujourd'hui 12 août, en se levant, on se dit que maintenant nous pourrons aller se poser tranquillement près du lac blanc au milieu de rien et apprécier. Et bien, pas tout à fait... En croisant Tunga (la propriétaire de la guesthouse), on lui parle de ce qu'on prévoit de faire sur les prochains jours avec notamment le volcan. Tunga nous conseille de le faire avant d'aller au lac blanc car le volcan est proche de la guesthouse mais trop loin pour le faire à pieds si on part de sa yourte au lac blanc. Elle nous indique que si on veut le faire il faudra de toute manière repasser par la route qui traverse Tariat. On suit ses conseils et on part pour une rando à la journée sur le volcan khorgo uul. On se rend compte rapidement que nous serons les seuls marcheurs. Quelle chaleur. Heureusement le vent est là. On arrive au sommet du volcan, après deux heures de marche, quelques pauses photos et des rencontres avec des chevaux et yak en liberté.
Des mongols se sont arrêtés pour essayer d'échanger un peu avec nous, nous prendre en photos et nous donner des bonbons, c'est marrant!! Cela doit les étonner de voir des marcheurs sur cette portion. Nous n'avons vu passer que des voitures et minibus sur notre route.
On s'en est bien rendu compte, les mongols des champs sont plus chaleureux que les mongols des villes. Quand on est à pieds, ils nous font coucou, nous donnent des bonbons, les enfants nous disent "Hi",... En haut du volcan la vue est magnifique et ce cratère vertigineux. On pique-nique en haut et on aperçoit des gens descendre dans le cratère.















 Après manger Tom se lance dans le cratère. Vaness reste en haut car elle a encore en mémoire les difficultés de la veille pour monter les versans des montagnes autour de Tsetserleg, elle veut y aller molo!! La descente assez technique est composée de cailloux volcaniques et gros pierres. Des fois, la descente ressemble à du ski. La poudreuse remplacée par les petits cailloux de basalte. Assez grisant. La vue est aussi impressionnante en bas qu'en haut. Quelques photos plus tard, il faut remonter. La montée est plus simple, moins de risque de tomber mais plus dur physiquement.


On décide de rentrer en faisant le tour de cratère et de descendre par une face du volcan, ce qui nous permet de couper et de gagner 2 km de marche autour de la base du cratère. La descente est compliquée et glissante. Arrivé au pied, on n'est pas mécontent d'être arrivé en bas.





On rentre chez Tunga et Oh surprise son mari est encore saoul après avoir reçu des amis de longues date qui sont passés à l'improviste. Qui va nous emmener au lac blanc ?
Elle nous propose de nous y amener mais il faut pour cela lui sortir la voiture de son terrain un peu boueux... on est entre étonnement, inquiétude et fou rire. Bon ben Tom va s'y coller. Contrairement à la plupart des voitures mongoles, c'est une manuelle donc ça devrait le faire. On charge les sacs et on attend qu'elle descende pour se mettre au volant de la bête.
On attend encore un peu et on joue avec son fils de 2 ans en attendant.
Lorsqu'elle descend enfin, un autre gars arrive avec sa voiture jaune d'auto école qui a apparemment des problèmes. Elle discute avec et finalement il va nous trouver un chauffeur. Ouf!!! on n'aura pas à conduire et elle non plus. Elle a l'air aussi soulagée que nous. Le temps de régler 2-3 détails avec Tunga, le mec se barre avec la bagnole de Tunga avec nos sacs dedans :-S.
On la regarde inquiet et elle nous dit "safety safety". Il revient finalement nous chercher 2-3 minutes après avec un autre chauffeur. On tracte la voiture jaune jusqu'à une propriété dans le village. On charge une femme et son enfant et on part...enfin on pense partir pour le lac blanc... En gros c'est le même manège que la veille, on part s'arrêter devant un super marché pour qu'il achète une boisson et de quoi grignoter pour le gosse, puis on repart chez quelqu'un et l'homme et la femme prennent le thé... ON PART QUAND ????? On commence vraiment à s'impatienter alors on interroge le gars en lui montrant notre montre, il nous baragouine quelque chose en retour mais on ne comprend pas. Après 20 minutes, on prend enfin la direction de la yourte au sud du lac. Il faut croire que c'est une habitude mongole de ne jamais se rendre directement d'un point A à point B.

L'endroit est tenu par la mère de Tunga ainsi que ses frères et sœurs et leurs enfants. Ils élèvent des yaks, des chevaux et des chèvres. Elle fabrique ses propres fromages et yaourts. On sent l'ambiance familiale, ils ne parlent que mongol (sauf le 2ème ado de la famille pour lequel on a découvert le dernier jour qu'il se débrouille légèrement en anglais).
Pour être isolé, on sera isolé.









Notre idée de repos en tête à tête pendant 3 jours ne s'est pas passé tout à fait comme on l'imaginait. En lieu et place, nous avons partagé la vie de la famille et nous ne sommes pas déçu du voyage!!! On a pu partager des moments de leur quotidien et les aider sur des tâches qu'on aurait jamais imaginé faire.
On a assisté à la préparation des repas dans la yourte familiale : des beignets de fromage de chèvre maison (ça n'avait pas le même gout de fromage de chèvre que le Français :-P) et une soupe de pâtes à la viande de yak.












Et on a mangé des petits déjeuners typiquement mongoles : milktea (thé noir avec du lait), des beignets un peu sec ou des espèces de biscuit à base de pâte feuilletée et du yaourt maison. L'ensemble était plutôt bon.










On a assisté au rassemblement des yaks adultes par le frère cavalier pour les emmener brouter un peu plus loin pour la nuit, et à la séparation des petits yaks pour qu'ils aillent s’abreuver au lac et qu'ils restent proches du campement. On a "aidé" la petite de 3 ans pour guider les bébés yaks vers la lac (en gros elle leur faisait peur pour qu'ils avancent dans la bonne direction et on imitait ses gestes :-) ).






Et on a même pu aider au dépeçage et vidage d'une chèvre. Tom avec le frère pour découper la chèvre et Vaness avec les femmes pour nettoyer les viscères, puis ensuite à gratter les pattes de chèvre grillées au chalumeau. On a eu un petit cours sur l'anatomie de la chèvre et on a vu comment s'ont fait les boudins, panse farcie et saucisses de chèvre.
!!Attention estomac sensible s'abstenir!!!


















Ils nous ont ensuite invité à manger la chèvre au déjeuner. C'était le moment le moins plaisant car nous avons manipulés les viscères crus quelques heures auparavant et surtout nous ne devions pas déjeuner avec eux (nous avions convenu juste le dîner), du coup nous avions déjà déjeuner quand ils nous ont invité ...à 15h!! Du coup on s'est un peu forcé pour ne pas les froisser. Il y avait du riz cuit dans le jus après avoir mangé la viande mais on a pu dire "stop" car on n'en pouvait plus.





On s'est tout de même pris un peu de temps pour se balader tous les deux autour du lac.







Ce séjour ne fut pas celui attendu mais nous avons passé des moments singuliers, surprenants et intéressants avec cette famille mongole.

 















Pour gérer notre départ, Tunga nous avait proposé de gérer cela avec elle en l'appelant de façon à ce qu'elle nous trouve une voiture.
Après plusieurs tentatives ratées d'appel téléphoniques depuis la veille du départ, nous avons essayé de gérer un chauffeur et une voiture directement avec la famille.
Quelques échanges de signes et de 5-6 mots en anglais avec le 2ème ado plus tard, on comprend qu'on viendra nous récupérer à 12h30 pour nous emmener à Tariat et ensuite prendre la direction de Tsetserleg dans l'après-midi.
12h50, toujours pas de voiture.
Les 2 frères nous proposent alors de nous amener à Tariat en motos, car il n'y aura finalement pas de voiture...
Avec un peu d'appréhension, on accepte.
Les sacs à dos attachés à l'arrière des motos, on grimpe chacun sur la sienne et on s'accroche bien fermement à nos conducteurs.
Le chemin entre la route et les yourtes est bosselé, ça saute de partout.
Arrivé sur la route goudronnée, c'est un mélange de peur qu'il puisse nous arriver quoi que ce soit à tout moment dans un pays sans véritable règles routières, d'excitation et d’émerveillement à contempler le paysage qui montre une facette différente de celle que l'on a vu jusqu'à lors.




Une fois arrivé devant la guesthouse de Tunga on est tout les deux soulagés et on se dit qu'on a peut être été un peu inconscient avec un peu de recul, mais on rigole comme deux idiots.
Tunga n'est pas là et ne reviendra que le soir nous disent des passants... décidément celle là, elle nous aura tout fait!!
Les frères nous aident gentiment à trouver une voiture pour Tsetserleg avec l'aide d'une marchande qui parle bien anglais.
A 14h30, on est enfin dans une voiture pour Tsesterleg avec une dame et sa fille qui nous demandait 60000 pour le trajet mais avec qui nous avons négocié 40000. Le "rituel de départ" fut comme tous les précédents : tourner et tourner pour combler la voiture et rentabiliser au maximum la course.

On pensait pouvoir souffler dans la confortable guesthouse de Tsesterleg où nous avions été à l'arrivée (Fairfiled), mais on arrive trop tard, il n'y a plus de place :-( :-( :-(
Là on se dit, pourquoi n'avons nous pas demandé de téléphone pour réserver!!!!!!
On nous propose de poser des matelas dans la salle de réunion en nous faisant une remise. On réfléchit, on est un peu excéder alors on fini par accepter plutôt que de repartir à la recherche de places dans une autre guesthouse.


Voilà comment se termine notre périple au lac blanc et à Tsetserleg.
A ce moment là, on espère que les petits imprévus de ces derniers jours vont arrêter leur manège, mais bon ce n'est pas gagné vu notre arrivée à Karakorum, qu'on vous racontera dans le prochain article...

On part demain pour 8 jours de trek à cheval dans la vallée de l'Orkhon. En espérant que tout se passe sans encombre, on vous dit à dans 8 jours car on risque de ne pas capter.

11 commentaires:

  1. Ahhhhh les mongols et la ponctualité !
    Trop bien, trop beau ces paysages.
    Hâte de voir la suite.

    On avait eu le même problème au retour du lac, plus de place à Fairfield... obligé de dormir à l'hôtel d'à côté...

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  2. Euh ... waouh ! Ben ça c'est de l'aventure ! ^^
    Hâte de lire la suite!

    Bisoux les loulous !

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  3. Pauvre biquette! 😀
    Les photos sont vraiment cool!
    Y'avait internet dans la yourte? 😛

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  4. Au plus proche de la nature... C'est juste génial !!

    On en parle des conditions d'hygiène quand ils dépouillent la chèvre et dont la bouffe ? On se croirait dans les cuisines d'un restau Marseillais :p

    On sent votre appréhension pour ce type de voyage avec moins de confort, de sécurité... Plus basé sur la confiance, l'entraide, la débrouille. Ça vous bouge vos petits culs d'Européens un peu !!! :)))

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  5. Ah mais c'est bien gore ce moment de découpage de la chèvre, beurk !!! J'ai d'ailleurs vite passé les photos ^^

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  6. Tout simplement génial ! Moi j'aime bien les imprévus ça rend vos aventures encore plus trépidante et du coup j'attends avec hâte le prochain épisode de GOT heu.... pardon de vos aventures :D

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  7. Ahah, trop cool et drôle de lire vos aventures à chaque fois les loulous!! :-)
    Très contente pour vous pour toutes ces belles belles journées déjà passées... les péripéties font partie de l'aventure, ce ne serait pas drôle sinon... :p
    Pas contre dépecer une chèvre et nettoyer les viscères, ahah, j'aurais bien aimé voir vos têtes!! :D
    Profitez bien des paysages, des gens, des expériences culinaires et continuez à nous en faire profiter, c'est magique! :-) Bisous les amoureux!

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  8. On a bien compris que le mari de tunga suit bien ce proverbe mongol: "qui boit, meurt ;qui ne boit pas meurt aussi"!alors il préfère boire c'est certain !

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  9. Cest les imprévus qui font que votre voyage est exceptionnel ! trop bien ces qqlqs jours avec cette famille ! trop bien le retour en moto !

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  10. Génial d'avoir partagé les moments avec une vrai famille mongole. Que demander de plus...
    C'est clair que si vous n'avez jamais tué un animal ça peu dérouter mais au moins c'est ça la vrai vie ça change des barquettes au supermarché!
    Il faudrait que tout le monde voit ça en France régulièrement, cela influencerai les gens à manger moins de viande et surtout d'avoir plus de respect pour les animaux que l'on tue pour se nourrir.

    Un tour de moto en Mongolie moi je dis ça n'a pas de prix :D je vous envie.
    Tom j'espère que tu as dessiné un gros s*** sur le tableau.
    Leur fromage ils le vendent pour se payer autre chose ou ils mangent tout ?
    Bon, plus qu'à attendre maintenant....

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    1. ca ne nous a pas trop degouté de vider la chevre bizarrement 😏. Pour le fromage je t'avoue que je ne sais pas, la communication n'etait vraiment pas evidente alors on n'a pas pousser jusque la, meme si on s'est egalement pose la question
      un tour a moto sans casque avec un gros sac derriere toi, au debut on sert les fesses😏😁

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